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Cette question, je me la pose aussi quelquefois, vu que "j'avance en âge" comme on le dit sobrement. François Galichet l' a posée récemment dans le journal Le Monde à propos de la gestion des personnes âgées dans la pandémie de la covid-19; il l'énonce ainsi sous forme affirmative: « Accepter de prendre des risques pour vivre une vie pleine, c’est préférer mourir plutôt que vivre indignement ».

image de Alberto Ruggieri

Une vie accomplie exige-t-elle de choisir la meilleure façon de mourir et de pouvoir faire ce choix par soi-même ? Je réponds positivement à cette question, conscient que la vie nous est donnée mais qu'en même temps nous avons la responsabilité de la bâtir, au milieu de toutes les contraintes ou absurdités qui aussi participent à cette construction de soi. En clair, je défends le droit à vouloir ma mort plutôt qu’une vie rétrécie.

extrait de l'article de François Galichet :

"Accepter de prendre des risques – y compris celui de mourir – pour vivre une vie pleine, conviviale, épanouie, c’est d’une certaine manière préférer mourir plutôt que vivre indignement. C’est donc vouloir la mort plutôt qu’une vie rétrécie. Or ceux qui, en raison des souffrances, des handicaps et de la dépendance que provoquent la vieillesse ou la maladie, choisissent délibérément de mourir, que font-ils d’autre ? Il est incohérent de défendre le choix d’une vie qui inclut la mort d’un côté et de refuser la liberté de choisir celle-ci au terme d’une réflexion approfondie, conduisant à estimer sa vie « accomplie ».

C’est pourquoi j’invite Marie de Hennezel à assumer son plaidoyer jusqu’au bout. Les personnes que j’ai accompagnées dans leur choix de mourir délibérément, comme celles qui détiennent les moyens de le faire, témoignent exactement des qualités qu’elle décrit chez les seniors.

Article réservé à nos abonnésLire aussi En temps de Covid-19, « les vieux entendent aussi décider de leur mort »

Comme le montre l’enquête que j’ai menée auprès d’elles (dans mon livre Qu’est-ce qu’une vie accomplie ?, Odile Jacob, 2020, chapitre 5), « elles organisent leur vie autour de ce qui est pour elles essentiel ». Elles entretiennent « un autre rapport au temps » et jouissent de tous les bienfaits de la vie, parce qu’elles savent qu’elles peuvent en sortir si elle devient intolérable. Elles ont une relation plus sereine avec leurs proches, parce qu’elles sont certaines de n’être jamais un poids pour eux.

Seul pays d’Europe à l’interdire

Les sondages montrent que 96 % des Français sont favorables à une aide à mourir. L’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, l’Autriche l’ont légalisée ou s’apprêtent à le faire, après la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse. La France sera bientôt le seul pays d’Europe à l’interdire, comme elle a été l’un des derniers à abolir la peine de mort."

source: https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/12/qu-est-ce-qui-est-plus-essentiel-que-de-pouvoir-decider-du-moment-de-sa-propre-mort_6066002_3232.html

 

 

 

 

Tag(s) : #éthique et philosophie
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